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dimanche 27 décembre 2009

La fraternité religieuse à la limite de la haine patriotique (1re partie )

L’amitié et la fraternité sont le fruit du bon caractère et l’éloignement ainsi que la division sont le fruit du mauvais caractère car le bon caractère implique la concorde et le mauvais caractère favorise la rancune, la jalousie et l’hostilité.

Le référendum suisse, interdisant la construction de minarets, est un verdict des urnes radicales dans un pays d’ordinaire tempéré ,car l’impact de ce référendum interpelle directement les millions de musulmans sur le sol européen car les Suisses n’ont pas voté sur les minarets mais sur l’Islam. Au-delà des frontières de ce petit pays européen avec ses 400 000 musulmans, soit un peu plus de 5% de sa population, ce vote est devenu un vrai thermomètre de l’opinion européenne où sont citoyens des millions de musulmans, bien que le minaret ne soit qu’un élément architectural qui est loin d’être une obligation religieuse puisque ces tours répondent davantage à une inscription symbolique de l’édifice cultuel dans le paysage urbain qu’à une prescription religieuse. Autrement dit, il n’a pas été préconisé par le prophète Mohamed « QSSSL », car sa première apparition remonte à la fin du premier siècle de l’Hégire (VIIIe siècle après J.C.) afin de symboliser l’élévation de l’homme vers Dieu. Bien que le minaret ne soit pas une provocation mais juste un élément urbanistique qui n’incite pas à la violence et qu’il est un passage obligé qui atteste que ce qui était étranger est désormais endogène et transforme le paysage architectural historique, culturel du vieux continent.

Les musulmans européens estiment que si les minarets dérangent les gens en Europe, ils peuvent très bien s’en passer, du moment que la religion musulmane est respectée et que les Européens ne font pas preuve de haine à l’encontre de l’Islam, sous prétexte d’identité patriotique et nationale, car ce qui fait mal aujourd’hui après ce « vote de la honte », comme il a été nommé au lendemain de la votation par le journal français Libération, ce sont bien les a priori autour de la religion musulmane et cela même chez certaines classes politiques européennes, car en Europe, quant on désigne l’Islam, on ne parle que de sectes, d’extrémisme et d’intégrisme, au point que les gens finissent par faire l’amalgame en stigmatisant l’Islam dans son ensemble et à le diaboliser puisque aujourd’hui, pour beaucoup d’Européens, on ne parle de musulmans que pour évoquer les radicaux et le terrorisme. Cela ne fait qu’alimenter la peur des gens, alors que l’Islam est une religion de tolérance, sinon comment expliquer qu’il y ait encore des églises en Algérie, qui font même partie du patrimoine national, ainsi que des synagogues en Tunisie, et pourtant ces pays sont musulmane et que les Chrétiens et les Juifs sont vraiment minoritaires, sans que leurs lieux de culte soient interdits malgré qu’ils n’appartiennent pas au paysage de ces pays.

Si l’argument urbanistique masque le véritable enjeu de nature culturelle ou religieuse dans l’affaire des minarets en Suisse et que les Européens ne rencontrent pas les mêmes réserves à l’encontre d’une tour de centre commercial ou d’un multiplexe de cinéma, c’est parce que comme disait Benjamin Franklin : « Ils nous appellent sauvages parce que nos manières diffèrent des leurs. » Contrairement à toutes les prévisions des spécialistes, les Suisses se sont prononcés par un référendum à plus de 57% en faveur de l’interdiction de la construction de minarets pour les mosquées, au point que désormais la Constitution helvétique, dans son article 72, contient un nouveau paragraphe stipulant que « La construction de minarets est interdite » et cela parce que ce résultat qui dément tous les sondages des instituts avec une marge d’erreur considérable a été réalisé, alors qu’on estimait avant la votation que jamais la barre des 40% de oui ne serait atteinte. Ce résultat de 57% de oui, traverse toutes les catégories politiques de la Suisse et représente un courant d’opinion qui craint, avec l’Islam, un retour du religieux intolérant car influencé par les peurs qu’alimentent quotidiennement les médias qui utilisent souvent le terrorisme et le fondamentalisme comme preuve pour expliquer le seul critère des motivations et des pratiques de la religion musulmane. L’Islam suscite une véritable inquiétude en Europe puisque durant les trente dernières années, c’est la seule religion qui rencontre toujours ce problème de construction de lieux de culte, alors qu’aucun autre lieu de culte, comme celui des Sikhs ou pentecôtistes et même juifs, ne provoquent ces oppositions. Les arguments opposés aux constructions des mosquées sont rarement précis, ils sont plutôt généraux, c’est-à-dire idéologiques. Au cours des deux dernières décennies, le monde occidental assisté à un renouveau de la pensée musulmane basée sur la science et l’explication du Coran par les nouvelles découvertes.

Ce style de prédiction s’est avéré plus efficace et a conduit de nombreux intellectuels occidentaux à reconnaître l’authenticité du Coran comme parole divine et à en déduire une preuve irréfutable de l’existence de Dieu. Durant l’histoire, l’Islam s’est illustré par des exemples de tolérance et de liberté de conscience comme à l’aube de l’Islam, cette histoire du Juif, voisin du messager Mohamed « QSSSL », qui se plaisait à jeter sa décharge devant la porte du Prophète et celui-ci ne disait jamais rien. Il la ramassait et la jeta au loin, jusqu’au jour où le Prophète remarqua que son voisin arrêtait de jeter sa décharge devant sa porte. Il s’en inquiéta et demanda des nouvelles de son voisin juif. Lorsque Mohamed « QSSSL » apprit que son voisin était malade, il lui rendit visite, ce qui a fait intriguer le Juif, au point de demander au Prophète pourquoi il s’était dérangé pour venir le voir malgré qu’il s’était mal comporté avec lui ? Le messager de Dieu lui répondit que « l’Islam me fait obligation de te rendre visite, c’est ton droit de voisin ». Comme le Prophète Mohamed « QSSSL » disait que « ce sont les plus modestes qui savent aimer et se faire aimer », le 26 mars 1979, l’Egypte de Sadate est devenue le premier pays musulman à accepter une paix durable avec son voisin, l’Etat hébreu, et cela après plusieurs guerres de libération durant la période de l’Egypte de Nasser afin de rendre son indépendance à la Palestine, de la domination sioniste. Maintenant que trente années sont déjà écoulées depuis que ce traité de paix entre l’Egypte et Israël fut signé et que le drapeau d’Israël flotte au Caire et celui de l’Egypte à Tel-Aviv, au point que l’ambassade d’Israël au Caire fonctionne comme n’importe quelle autre délégation diplomatique et malgré l’offensive militaire sans précédent sur la bande de Gaza en décembre 2007, où des centaines de morts étaient comptabilisés parmi les civils palestiniens afin d’éliminer le Hamas des territoires occupés malgré qu’il a été élu démocratiquement.

L’ambassade d’Israël en Mauritanie a été fermée suite à cette offensive contre le peuple palestinien par l’Etat sioniste d’Israël. Pour les Egyptiens de ce début du XXIe siècle, les Juifs sont devenus très proches d’eux car ce sont des gens du livre, alors que les frères palestiniens ne peuvent continuer à recevoir le soutien de l’Egypte puisqu’ils se battent entre eux et ne soutiennent pas leurs propres frères. Même s’ils se disent du côté des Palestiniens, les Egyptiens estiment qu’il n’y a que Dieu qui pourra protéger ce peuple d’Israël car le président Moubarak a 70 millions d’Egyptiens pendus à son cou, et comme le peuple égyptien a faim, il faut qu’il leur donne à manger, c’est pourquoi la normalisation avec le peuple israélien se fait depuis trente ans petit à petit, à différents niveaux, auprès des masses populaires aussi bien que des intellectuels égyptiens. Il n’y a pas si longtemps, les syndicats excluaient encore leurs membres qui avaient eu des relations avec Israël, alors qu’aujourd’hui, ils ne le font plus, car même si Israël viole les droits des frères palestiniens et le droit international, en imposant un siège inhumain et immoral à la bande de Gaza, cette paix unilatérale de la part des Egyptiens rapporte au pays, sur le dos de milliers de morts palestiniens et de souffrances quotidiennes d’un peuple sous embargo, chaque année 10 milliards de dollars grâce à 7 millions de touristes, ainsi que 10 autres milliards grâce au canal de Suez, sans compter les aides des Etats-Unis et des transferts d’argent des Egyptiens émigrés en Occident.

Les Egyptiens, après avoir été surpris par l’initiative de leur président Sadate de signer des accords de paix avec leur ennemi juré, Israël, au point de le tuer devant les caméras de télévision, ils se rendent compte grâce aux bonnes relations du président Moubarak avec Israël, que Sadate était bien en avance sur son temps et qu’aujourd’hui, ils l’on bien compris car le choix de la paix avec Israël, sans l’indépendance de la Palestine, était essentiel pour l’Egypte, et cela, même si la paix actuelle est dans l’intérêt de l’Etat hébreu puisqu’ils disent aux frères palestiniens, que la guerre n’est pas le seul moyen de résister à la colonisation parce que le recours aux armes permet simplement d’entretenir leurs illusions et de masquer leur impuissance, mais il existe le droit international et les alliances pour acquérir ses droits à l’indépendance. En Egypte, les autorités estiment soutenir la lutte des Palestiniens pour leur lutte légitime afin d’acquérir la liberté et l’indépendance et aider les autorités palestiniennes à résoudre leurs problèmes intérieurs et qu’ils puissent parler à nouveau d’une seule voix. Grâce au travail quotidien des diplomates israéliens avec ces mêmes autorités politiques, Israël a réussi à relancer avec l’Egypte le travail des commissions militaires mixtes et signer de nombreux accords, dont le plus important prévoit l’établissement d’usines égyptiennes avec la participation israélienne d’au moins 10,5%, pour des produits destinés à être exportés vers les Etats-Unis aux mêmes conditions que les produits israéliens, à savoir sans frais de douanes car entre l’Egypte et Israël, la paix n’est pas seulement une paix froide sans ancrage dans la population mais une relation entre les deux pays en voie d’amélioration constante grâce à un travail exceptionnel d’une chancellerie israélienne, en Egypte, qui consacre une grande partie de son travail à donner tort aux Egyptiens refusant la normalisation entre les deux pays.

Avec la politique de l’Egypte de Moubarak, les Egyptiens voient de jour en jour le malheur de leurs frères palestiniens s’agrandir sans aucun changement dans la perspective d’une paix durable et sans vraiment avoir l’espoir d’une lueur d’indépendance pour les frères palestiniens, afin que les pays Arabes et musulmans puissent enfin acquérir une bonne initiative de relations paisibles avec l’Etat hébreu, tant espérée par les accords d’Oslo. Avec la présence permanente d’un travail de terrain de la part de la chancellerie israélienne sur le territoire égyptien, une majorité du peuple égyptien est devenue comme contaminée par la haine patriotique de la population israélienne et du matérialisme capitaliste, au point que durant ces dernières années aucune réaction ne s’est fait observer, au nom de la fraternité religieuse, pour faire pousser leur gouvernants à faire boycotter cette paix sans résultat depuis trente ans et afin de pousser l’Etat hébreu à permettre au peuple palestinien de pouvoir enfin espérer à un souffle de paix durable. Parce que le peuple égyptien qui a su donner au Prophète Mohamed « QSSSL » une de ses femmes avant même de se convertir à l’Islam, après avoir réservé un accueil de bienvenue à « Amar Ibn Asse », et que depuis longtemps il est considéré comme le berceau de la religion musulmane par son savoir théologique et sa tolérance envers les monothéistes chrétiens et juifs.

Comme il a accepté une paix unilatérale avec les sionistes de l’Etat hébreu et sans contrepartie pour la fraternité religieuse et patriotique, il n’a pas su conserver ses propres principes pour l’intérêt de ses propres frères, puisque comme pour venir démontrer au monde la réalité de la décadence des relations fraternelles au sein du monde musulman de ce début du XXIe siècle, les Egyptiens, Etat et peuple, se sont acharnés dans une campagne de dénigrement sur l’Algérie, un pays frère et musulman, pour cause d’un simple match de football, comptant pour la qualification à la Coupe du monde 2010, au point que cette campagne n’a épargné ni le peuple algérien ni ses symboles et même ses valeureux martyrs pour une indépendance chèrement obtenue après 132 ans de colonisation, sans parler du caillassage du bus de l’équipe nationale avant même que ne débute le match et des humiliations infligées à leur hôtes venus supporter leur équipe nationale, pour un match considéré avant tout amical entre deux peuples frères. Si, comme la majorité des pays musulmans d’aujourd’hui, l’Egypte s’est rabaissée à ses plus bas niveaux et s’est laissée apparaître très petite, après avoir été la mère du monde arabe, grâce à sa fermeté contre le sionisme israélien et sa détermination à faire valoir le droit des Palestiniens et le droit des musulmans, ce n’est que parce que souvent les musulmans contemporains, ne donnent plus de valeur aux paroles de leur Prophète Mohamed « QSSSL », qui disait, selon Aboû Hourayra : « Méfiez-vous des préjugés car rien n’est plus trompeur. Ne vous espionnez pas, ne rivalisez pas entre vous, ne vous enviez pas, ne vous détestez pas, ne vous ignorez pas, soyez des serviteurs de Dieu fraternels, ainsi que Dieu vous l’a ordonné. »

Puisque le croyant est le frère du croyant, il ne l’opprime pas, il ne le prive pas de son soutien, il ne le méprise pas car il n’est de pire mal pour un croyant en Dieu que de mépriser son frère parce que chez le croyant, tout est sacré pour l’ensemble des croyants en Dieu comme son sang, son honneur et ses biens. Voilà pourquoi Dieu ne regarde ni nos corps ni nos apparences, mais il regarde nos cœurs, comme disait le Prophète Mohamed « QSSSL » : « Vous n’entrerez pas au paradis à moins d’avoir la foi. Et vous n’aurez pas la foi complète à moins de vous aimer les uns les autres. Répandez la salutation de paix entre vous. » La fraternité prend origine dans l’affiliation des hommes à Adam et Eve et est consacrée par la foi en Dieu l’Unique et Ses Prophètes et par la pratique des actes d’observance et d’abstinence qui en découlent. Alors que toutes les différences pouvant exister entre les croyants sont abolies par le lien indissoluble de la fraternité religieuse, parce que le meilleur, le plus noble, le plus méritant sera celui qui aura plus de crainte révérencielle vis-à-vis du Créateur. Donc plus de respect, plus de vénération, plus d’égard pour ses frères et sœurs, les croyants et les croyantes, quelles que puissent être leurs races, leurs langues et la terre qu’ils habitent car la fraternité en Dieu se rit des fictives frontières établies par les hommes et de toutes les différences apparentes qui existent entre les fils d’Adam. « ô hommes ! » clame le Coran au Verset 13 de la Sourate 69, « Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous vous avons constitués en peuples et en tribus, pour que vous vous connaissiez . En vérité, le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est celui de vous qui est le plus pieux . »

(A suivre)

-  L’auteur est : Ancien élève de l’Ecole des sciences philologiques de la Sorbonne



Par Meziane Abdellah

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