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mardi 22 septembre 2009

La bonne gouvernance dans le sport

Les travaux de recherche déjà réalisés et présentés par les différents groupes de travail qui se sont succédé dans les différentes occasions sont de haute facture et méritent amplement à ce que l’on s’y attarde, car ce thème est réellement névralgique pour le développement du sport.

Il est plus qu’évident que la problématique de la bonne gouvernance a été cernée avec le plus grand soin et permettra aux dirigeants et techniciens du sport d’adopter des schémas directeurs, névralgiques pour le bon fonctionnement des associations sportives. La réflexion engagée aujourd’hui aura pour objectif, à notre humble avis, de dresser un état des lieux en élaborant une stratégie permettant au mouvement olympique et sportif de codifier la bonne gouvernance et de cerner, dans le même temps, les instruments de management indispensables à sa gestion. Devenue phénomène de société, la pratique sportive s’est considérablement développée au cours de ces dernières années. Parallèlement, le rôle du mouvement olympique et sportif a connu des évolutions importantes qui le placent au rang des industries du millénaires. Il s’agit de rester vigilants et de veiller à ce que ce mouvement demeure en accord avec les fondements d’éducation et d’excellence, dans l’effort et la persévérance, même s’il est accompagné de plus en plus d’effets lucratifs et médiatiques.

Une autre préoccupation concerne les principaux enjeux auxquels le mouvement olympique et sportif sera confronté, dans les années à venir, pour mieux l’outiller et le préparer à y faire face. Les orientations et les innovations qui ont été proposées et qui devront être finalisées, doivent s’inscrire dans une logique d’attribution au mouvement olympique et sportif de la qualité de « mouvement représentatif majeur de la société ». Le mouvement olympique et sportif doit réaffirmer son attachement permanent à la pratique du sport de masse et de l’élite ainsi qu’à son unicité, au-delà des différences qui le composent. La solidarité et la richesse humaines dans la diversité garantissent l’avenir et préservent les valeurs indispensables de courage, de respect, de l’authenticité et de la recherche de l’excellence. Il est toujours utile de rappeler que le sport est un nouveau droit de l’homme, qu’il contribue à son développement et à son émancipation. Il constitue un élément fondamental pour l’édification d’une société moderne, généreuse, vivant en paix et en parfaite communion entre ses membres. Le sport s’édifie indéniablement sur la volonté humaine.

Souvenons-nous aussi de la devise du CIO qui dit que « Le meilleur est en nous » et projetons-nous vers cette réflexion pour impulser au mouvement olympique et sportif une autre dynamique et créer les conditions favorables de sa conduite. Dans cet ordre d’idées, nous apprécierons les aspects liés à la dimension économique, à l’éthique et à la morale sportives ainsi qu’aux avantages de la bonne gouvernance dans le domaine du sport et qui sont fidèlement relatés dans l’exposé qui nous a été transmis. Nous tâcherons de définir des modèles appropriés en matière de management du sport et de définir ses outils de gestion de façon à limiter les coûts et à optimiser l’utilisation des ressources humaines et financières.

Concernant le volet qui porte sur les questions des limitations de mandats, ceci nous amène, inéluctablement, à nous élever contre cette alternative qui suppose que l’on cherche à créer, au sein des associations sportives dans une partie du monde, une limitation des libertés individuelles et collectives. En effet, limiter le mandat de l’élu peut être contreproductif, en ce sens qu’un élu dont on décide, pour le principe, de la durée et de l’action, ne pourra la mener à son terme, surtout dans les pays où le développement et la promotion de politiques sportives relèveraient, au vu de l’immensité de la tâche et de la faiblesse des moyens, du long terme. Limiter le mandat de l’élu est également injuste, dès lors que la limitation ne concernerait que le secteur des sports alors que les autres associations ne sont pas soumises à une telle règle. D’ailleurs, les lois, en général, ne limitent pas le nombre de mandats des élus aux assemblées parlementaires et aux mairies dans le monde. On serait alors en droit de poser la question légitime qui ferait du domaine olympique et sportif un cas particulier de limitation des libertés individuelles et collectives.

C’est là, assurément, une vision qui heurterait les principes constitutionnels de tous les pays du monde et qui, de notre propre avis, ne favoriserait pas la continuité dans l’action en faveur des collectifs et des électeurs. Il suffit, pour étayer notre propos, de relater les splendides expériences de leurs Excellences MM. Jacques Rogge, Juan Antonio Samaranch, Mario Vaquez Rana et tant d’autres responsables. L’œuvre incommensurable qu’ils ont accomplie et qu’il leur reste à perpétuer nous incite à la suppression de la limitation des mandats, surtout pour les très honorables fonctions de président du CIO, de président de l’ACNO et des présidents des Fédérations internationales qui, sans nul doute, ne pourront, par cette disposition, mener à terme les travaux colossaux et les défis qui les attendent. Il y a lieu, en effet, de souligner que toute durée restrictive de mandats ne permet même pas l’exécution de perspectives à moyen terme. Pour la majorité des associations sportives dans le monde, un mandat ne suffit qu’à définir des plans d’action rationnels et efficients, mais point à les mettre à exécution.

L’alternance doit tout de même être envisagée car le renouvellemept des élus garantit l’émergence de nouvelles idées. EIle doit cependant être partielle et surtout ne pas empiéter sur l’esprit démocratique qui doit absolument être préservé dans les associations, car l’on doit également s’atteler à perpétuer une continuité et une stabilité dans la planification et la réalisation des actions projetées. La définition de la bonne gouvernance, avancée aujourd’hui par des spécialistes, décrit celle-ci comme un mode de fonctionnement fondé sur des principes dont l’application aide à éviter les dérapages et protège contre la centralisation et la concentration du pouvoir entre les mains de personnes ou groupes attirés par des intérêts privés au détriment de l’intérêt général. Ces principes, définis comme les plus consensuels, sont la transparence, la participation, la responsabilisation et l’imputation de dépenses conforme à la réglementation. L’objectif de la bonne gouvernance appliquée au sport est censé être identique pour toute organisation, y compris l’association sportive. L’efficacité dans la réalisation des objectifs et l’efficience dans l’usage des ressources disponibles impliquent l’organisation, l’optimisation dans la gestion des ressources et la rigueur dans l’application des règles. Lorsqu’il s’agit de gérer les affaires d’une association sportive, les dimensions organisationnelle, managériale, éthique et technique ne suffisent pas à elles seules pour la réalisation des objectifs. Il faudra leur ajouter les dimensions humaine et sociale.

Cet enseignement est tiré de l’analyse de nos expériences accumulées au sein du mouvement olympique et sportif. L’analyse des expériences individuelles peut paraître subjective, mais les problèmes occasionnés par l’incohérence et les négligences appuient l’aspect objectif de l’analyse et édifient sur la marche à suivre en matière de gestion, d’organisation et de fonctionnement des associations sportives. La bonne gouvernance constitue le principal vecteur pour assurer un fonctionnement optimal et une évolution positive permettant aux personnes habilitées de disposer d’outils et de mécanismes facilitant la transparence, la cohérence et l’esprit d’initiative.

Notre contribution aux travaux de ce congrès concernera aussi l’éthique et la morale sportives dans la bonne gouvernance. Ceci nous ramène aux préceptes de valeur et de dimension humaine faisant du sport une priorité sociale et éducative qui favorise l’émergence d’une nouvelle élite et d’une synergie de développement axée sur l’effort et l’excellence dans la performance. Le mouvement olympique et sportif joue un rôle prépondérant pour l’équilibre et la stabilité sociale. Sa composante humaine regroupe des hommes et des femmes de différentes couches sociales et de différents horizons qui mettent tout leur savoir-faire au service exclusif de l’intérêt général et surtout des plus jeunes. En conclusion, ils sont animés par la volonté de développer à la fois la promotion du sport, la lutte implacable contre toutes les dérives de quelque ordre que ce soit qui menacent notre jeunesse, la promotion de l’éthique, de la morale sportives et du fair-play, la propagation de l’éducation et des idéaux olympiques, la lutte contre toute forme de violence, de racisme, d’antisémitisme et de discrimination. Notre participation inclura aussi les avantages de la bonne gouvernance sous différents aspects.

- Au plan de la cohésion sociale : ces avantages sont très prononcés, car le sport renforce considérablement la cohésion sociale puisque les pratiquants sont appelés à intensifier les échanges entre eux. Ceci améliore leur capacité à entretenir des relations interpersonnelles, en jetant les bases de relations de confiance et en développant l’esprit d’équipe. Le sport agit en favorisant le regroupement de personnes qui constituent des réseaux sociaux bien définis et qui encouragent l’ouverture vers les autres. Le sport donne aux sportifs de tous les âges des occasions de participer activement à la collectivité, d’apprendre la responsabilité et le respect des autres.
- Au plan socioéconomique : les dépenses des ménages, au profit du sport, ont un impact important pour l’économie d’un pays. En effet, on considère que, dans les pays développés, les dépenses liées au sport atteignent 1,5 à 3% du Produit intérieur brut (par exemple, au Canada, 1,2% du PIB qui s’élevait en 1984 à 1,3 billion de USD). Les dépenses au chapitre du sport augmentent chaque année de manière significative et font dire à certains économistes de renom que le « sport est l’industrie du millénaire ».

Ceux qui dépensent le plus participent aux sports de différentes façons. Ce sont, notamment, les bénévoles et les amoureux du sport qui lui consacrent la majorité de la part de dépenses. Ils participent, en effet, à différents titres (participants actifs, spectateurs et bénévoles) par des achats importants, comparés aux autres besoins de même nature, en variétés et en produits. Aux Etats-Unis d’Amérique, on considère que les ménages dépensent environ 3% de leurs revenus supplémentaires pour le sport (activités, services et achats) et que ces dépenses sont optimales pour les couples avec deux enfants, même si elles accusent une tendance à la baisse due certainement à l’augmentation des dépenses essentielles. Les ménages ont consacré globalement 15,78 milliards de USD au sport, en 2004 au Canada, soit 1,2 % du PIB.
- Au plan des constantes d’une nation : la solidarité, l’amour de la patrie, l’attachement aux constantes de la nation et le civisme doivent constituer les armes essentielles de la lutte contre tous les fléaux. Ces valeurs représentent l’instrument principal de l’émancipation et du développement d’une société progressiste, moderne. Elles permettent également de dissiper toute interprétation tendancieuse du fonctionnement et de l’organisation des associations.

La confiance et la bonne conduite des affaires seront le résultat primordial obtenu par une bonne gouvernance. Il sera ainsi instauré une sérénité spontanée entre tous ses membres et un état d’esprit plus constructif. L’union des acteurs et partenaires sera le principal levier en position d’assurer le développement des activités et des actions. La détermination et les convictions en seront grandement renforcées.
- Au plan humain : la bonne gouvernance est, avant tout, soumise à certaines conditions permettant d’assurer des actions dont la réussite est basée sur les compétences des personnes qui en ont la charge, considérant celles-ci dotées des capacités intellectuelles et morales requises et d’un potentiel d’expériences approprié. Les élus doivent, à cet effet, être choisis par les membres électeurs de l’association en fonction de critères bien établis que l’on peut énumérer comme suit :
- • esprit de bénévolat et disponibilité ;
- • qualités morales et intellectuelles ;
- • compétences et expérience ;
- • sens de la responsabilité et esprit d’équipe ;
- • désintéressement par rapport au profit personnel ;
- • sens de la réussite.

Dans l’espoir d’avoir apporté une modeste contribution, je vous remercie de votre aimable attention.

L’auteur est 1erV/PT Acnoafricains, Ex-joueur de l’ENA de basket-baIl, diplômé de l’INC, Master en management international, agent général en assurances, député

Par Mustapha Berraf

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