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lundi 14 septembre 2009

Le livre, un mot à protéger

Les éditeurs dénoncent...
«Les causes sont nombreuses et, en définitive, c’est toute la branche qui est touchée de plein fouet», a souligne Fayçal Houma.

Le caractère délétère de la situation chez les éditeurs algérien, a été au coeur d’une qaâda, initiée par l’espace culturel les Mille et Une News, samedi dernier, à la librairie Socrate. Les représentants de plusieurs maisons d’éditions y ont dénoncé le climat actuel et les pressions qu’ils subissent. «Le pire est à venir si cette politique perdure», voilà, en quelques mots, la situation dans laquelle se retrouve l’édition du livre en Algérie, prononcés par les quelques intéressés eux-mêmes, ce qui en dit long sur l’avenir proche. «L’édition est de nos jours facilitée par les moyens les plus sophistiqués dans le monde, mais, en Algérie, c’est un tout autre problème. L’édition se fait d’une façon plus ou moins archaïque et les éditeurs éprouvent des difficultés innombrables, comme c’est le cas dans les autres pays, mais d’une acuité telle que l’on porte atteinte à l’esprit de la création littéraire», a expliqué M.Mustapha de l’édition Casbah.

«La fusion entre diverses activités et la reprise en main par trois familles n’est pas étrangère à la situation actuelle. Mauvais état d’esprit, acharnement sur les contrats de travail, C’est tout cela que nous condamnons», souligne l’éditeur Fayçal Houma de l’édition El Maârifa. «Travaillant essentiellement pour le même principe, les produits font l’objet de la concurrence sévère sur un marché mondialisé. Les causes sont nombreuses et en définitive c’est toute la branche qui est touchée de plein fouet. Aujourd’hui, c’est nous, demain quelqu’un d’autre. Le mouvement de concentration n’en est qu’à ses débuts», ajoute-t-il. Entre satisfaits et mécontents, les avis sont partagés vis-à-vis de la politique du livre instauré jusque-là par le ministère de la culture.

«Certes, avec toute l’avancée technologique en matière d’impression et de diffusion, si nous nous comparons juste aux pays méditerranéens, l’Algérie reste en deçà de la cote qu’on pourrait considérer comme normale pour l’édition. En effet, plusieurs éditeurs se voient confrontés à des difficultés monstres pour faire accepter leurs commandes. Ce qui oblige, d’ailleurs, les écrivains et romanciers à partir sous d’autres cieux», a fait savoir M.Yahiaoui de l’Enag. «Mais la tenue des évènements majeurs à l’instar de "L’année de l’Algérie en France", "Alger, capitale de la culture arabe", ainsi que le fonds d’aide, la situation s’est relativement améliorée», a-t-il ajouté. De son côté, Mustapha, n’est pas du même avis, il explique qu’au contraire! la situation est devenue grave et dangereuse, en optant pour une telle politique «Etat éditeur».

Enchaînant que «chaque Etat a son système de contrôle. Chez nous peut-être, il n’existe pas de censure, mais il y a pire que ça l’autocensure». Quand à Mme Assia Messaï de l’édition Ikhtilaf, avoue que «nous savons pertinemment que l’édition est un domaine qui est monopolisé par certains et qu’entrer devient, par la force de l’actualité, un parcours du combattant, pour tout nouvel éditeur». Presque les mêmes mots qui brillent avec un immense espoir et n’émet un autre jour, durant tous le débats, remettant en cause les pratiques des institutions de l’Etat comme la Banque nationale, en proposant la prolongation de délai pour le prêt à une année au lieu de 90 jours, car le livre est un produit spécifique...

La question qui nous est posée aujourd’hui est la suivante: «La réciproque est-elle vraie? Ne peut-on soutenir que les propositions semblent pour certains sanctionner définitivement, et qui pourraient fonder une perspective réaliste?» Dans ce cas, l’abandon de la mission ne serait qu’un opportunisme doublé et d’une fuite en avant.

Idir AMMOUR

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